PROJETER 

POUR LES FILS DE RĒa

 

APPENDICE N°2

L’EMPLOI DE LA GRILLE MODULAIRE

DANS LA PYRAMIDE

La grille modulaire dans les pyramides de l’Ancien Empire est une ultérieure démonstration que les architectes égyptiens opéraient sur les dessins par l’aide de représentations visuelles relatives au système qui aujourd’hui nous appelons projections orthogonales. La maille modulaire est une conséquence, comme nous vîmes, des triangles de proportion des pyramides et, généralement, elle fut utilisée (elle-même ou comme référence) pour l’avant-projet de leurs fonctions funéraires, pou placer un ou plusieurs points fixes sur (ou entre) les scansions (sous-)modulaires.

Un élément qui reste relié à la grille (sous-)modulaire et qui est, à certains égards, la preuve de sa réalité est la largeur de la chambre funéraire, coeur du tombeau. Cette dimension linéaire est, sauf des rares cas, égale au sous module, ou majeure ou mineure que celui-ci, ou de toute façon en proportion à lui. En effet on peut remonter au sous module et aux facteurs de proportion h-b de la pyramide juste par la largeur de la chambre funéraire. Dans la IV et la V dynaste nous avons comme particularité la différence entre ces deux éléments : en effet la largeur de la crypte a la valeur fixe de 6c (plus quelque décimal), tandis que le sous module s’élève environ à 5c. La chambre funéraire offre puis, presque toujours, un rapport largeur longueur de 1-2,5.

La disparité entre la largeur de la crypte et le sous module pourrait être une ultérieure preuve de l’adoption par les techniciens de la VI dynastie d’éléments fixes remontant aux époques antérieures. La base de la pyramide royale se stabilise sur une valeur de 150c de côté, à part l’épisode de Ounas (110c), avec une relation h-½b = 4-3 (triangle sacré). La valeur standard de 150c fut commencé à être adoptée par les derniers rois de la V dynastie (Sahou-Rea, Ny-ouser-Rea et Djed-ka-Rea Isési) bien qu’ensuite les rapports h-b de ces monuments varient l’un par rapport à l’autre. Mais pour les architectes de la VI dynastie il fut utile l’emploi, pour évidentes raisons, du triangle 3-4-5.

Ce phénomène semble être l’indice d’un type de projet qui n’a plus de tant de découvertes à faire et qui, donc, utilise les expériences des ancêtres, peut-être, plutôt passivement. La même caractéristique se réfléchit dans les temples funéraires de Téti et de Pepi II (à part des moindres variantes) ; et il y serait à parier que si les temples hauts de Pepi I et de Mer-en-Rea fussent intacts, sans doute nous aurions le même type de projet. Cela démontre encore une fois que le projet, et donc l’architecture, de la VI dynastie accuse le trouble de la cour royale de l’époque. Cette lassitude de projet, ce retour à des canons ou à des éléments des ancêtres (rappeler les piliers de la cour des temples hauts de Téti et de Pepi II = temples de la IV dynastie) sont le miroir d’une société culturelle qui avait très peu à inventer et sans doute devait aussi résoudre des probables difficultés économiques imposées par les finances et le pouvoir de la couronne. Il n’est pas négligeable le changement de la structure dans la réalisation des pyramides qui, à part leurs dimensions réduites, présentent un système statique résolu par des éléments plus petits et maniables, expression d’un côté d’une technique plus affirmée et de l’autre d’une économie de chantier moins grandiose. Par contre nous avons des systèmes de couverture des antycriptes et des chambres funéraires plus complexes et sophistiqués du point de vue statique.

On peut conclure que, sans doute, la construction des complexes funéraires royaux de la VI dynastie favorisa le développement et, surtout, le perfectionnement de l’appareil bureaucratique et de la technique de chantier et de structure (il y avait dans le dos les légendaires épisodes de Djéser, Sékhem-khet et des autres rois). Ce développement, cours naturel de la technologie industrielle, consentit cependant aussi une diversification plus large et répandue de l’organisation administrative, politique et économique avec consécutive simplification, surtout pratique, du projet et de la technique exécutive.